Challenge Fintech For Tomorrow, la parole est à Thibaut Carment, membre du jury pour SeaBird Impact et aux lauréats de l’édition 2024 !

Pour la 3e édition consécutive, nous sommes membre du jury du Challenge Fintech for Tomorrow de l’Institut de la Finance Durable qui vise à renforcer la contribution des Fintechs à la transition écologique.

Thibaut Carment, Manager Offre Transformation des fonctions Finance chez SeaBird, a représenté la fondation actionnaire SeaBird Impact au sein du jury qui réunissait Paris&Co, l’ADEME, France Assureurs, Ailancy, Bpifrance, France Innovation, BNP Paribas, Willa, LBPAM Actions Monde, et La Banque Postale.

réunion du jury FFT 2024

Il nous partage son expérience et nous présente les trois lauréats 2024 des Prix Graine, Jeune Pousse et Arbre, aux côtés de leurs fondateurs.

Thibaut, comment s’est passé cette journée de délibération ?

Thibaut Carment : Le vendredi précédent la tenue du jury, nous avons été formés aux enjeux de “diversité et d’inclusion” qui émergent côté business dans le secteur des fintechs. Cette formation a permis aux membres du jury de se rencontrer et de mieux aborder la journée du 30 septembre, tenue officielle du jury. Cette journée fut intense, chacune des 11 startups présélectionnées avait 8 minutes pour pitcher et s’en suivait 10 minutes de questions/réponses avec les membres du jury.

Dans la catégorie graine, qui est le lauréat et pourquoi a-t-il été choisi ?

Thibaut Carment : Dans la catégorie graine, nous avons retenu Kastea, notamment pour la robustesse du business modèle. En effet, Kastea part d’un constat simple : il y a une multitude d’associations, pourtant la majorité des dons vont vers des associations connues et souvent déjà très développées. En outre, il y a de nombreux grands donateurs qui ont des moyens financiers importants et qui cherchent aujourd’hui à intégrer des critères ESG dans leur politique philanthropique.

Afin de mettre en relation ces deux typologies d’acteurs et de mesurer les impacts de ses financements, Alice Val et Marie Fromager, fondatrices de la startup ont créé une solution pour structurer ce marché. Alice Val nous parle de leur projet.

Alice Val : Nous aspirons à rendre le marché de la philanthropie plus efficient pour toutes les parties prenantes (financeurs et financés). Nous permettons aux associations d’avoir accès à un large réseau de donateurs grâce à un questionnaire unique. Cela leur permet de gagner en visibilité et d’accéder plus facilement à de nouvelles ressources financières, afin de réaliser leurs projets et d’amplifier leur impact. Nous permettons aussi aux grands donateurs de prendre des décisions de dons éclairés basées sur de nombreuses données financières et extra-financières (gouvernance, santé financière, impact, gestion des risques…) permettant ainsi de re-flécher les dons vers des projets à fort impact social ou environnemental positif.

Comment Kastea se démarque de plateformes comme vendredi, wenabi ou hello Asso ?

Alice Val :  Si nous partageons l’objectif commun de rendre les associations plus visibles, Kastea travaille avant tout sur la transparence. Nous souhaitons éclairer les décisions de dons (des entreprises mais aussi des particuliers et sociétés de gestion) en fournissant une multitude d’informations détaillées sur chaque association, par exemple sur sa santé financière, sa gouvernance, la problématique qu’elle adresse, sa réponse, son impact, sa gestion opérationnelle, ses défis, ses risques…

Dans la catégorie jeune pousse, qui est le lauréat et pourquoi a-t-il été choisi ?

Thibaut Carment : Dans la catégorie jeune pousse, le lauréat est ReGeneration. Elle permet le financement de la transition agricole en vendant notamment des crédits carbones aux entreprises, ce qui leur permet de diminuer leur propre bilan carbone et de financer les pratiques agricoles régénératrices. Avec le jury, nous avons estimé que ce business model et ce mode de financement était tout à fait adéquat pour financer la transition écologique.

Thomas Rabant, co-fondateur de ReGeneration nous parle du projet.

Thomas Rabant : ReGeneration a pour mission d’accompagner le développement à grande échelle d’une agriculture plus vertueuse pour la planète ; une agriculture qui stocke du carbone dans les sols, restaure les écosystèmes agricoles, renforce la résilience économique des exploitations agricoles et assure une production alimentaire saine et durable. Le modèle de ReGeneration permet également aux entreprises engagées pour la planète de s’investir de manière concrète et indiscutable dans la régénération de nos écosystèmes et de devenir de ce fait des entreprises régénératives. Notre ambition est d’accompagner, dans 10 ans, la régénération de 6 millions d’hectares en Europe et de contribuer à la séquestration de 100 millions de teqCO2.

Comment vous est venu cette idée de crédit carbone ?

Thomas Rabant : Nous pensions que la robustesse des instruments de contribution carbone est un enjeu majeur. Il permet à la fois de répondre effectivement aux besoins des entreprises, qui souhaitent avoir un impact crédible, donc de crédits indiscutables, auditables et englobant des indicateurs complémentaires comme la biodiversité, et aux besoins du monde agricole en termes de valeur et de preuve des résultats environnementaux. C’est pourquoi ReGeneration a choisi d’emblée de bâtir des méthodologies et protocoles rigoureux de mesure du stockage de carbone, de la biodiversité et des ressources en eau, sur la base de mesures périodiques, concrètes et construites avec la communauté scientifique. Les résultats de ces mesures sont inscrites dans un crédit de haute valeur, certifié par le standard international VCS Verra. »

Dans la catégorie arbre, qui est le lauréat et pourquoi a-t-il été choisi ?

Thibaut Carment : Nous avons récompensé Fruggr pour la catégorie arbre car cette startup permet de piloter la transition numérique des entreprises, notamment celle du secteur financier, avec qui il travaille déjà.

Frédérick Marchand, fondateur de Fruggr nous explique la particularité de la solution proposée par Fuggr

Frédérick Marchand : Fruggr est une entreprise à mission qui accompagne des clients dans leur transformation digitale responsable en mesurant et améliorant leur performance ESG numérique. Ils ont mis au point un logiciel pour évaluer l’empreinte ESG des écosystèmes numériques et fournit des recommandations personnalisées pour activer des leviers d’amélioration concrets (rationalisation des serveurs, transformation de site internet en site éco-responsable…)

Dans quelle mesure, le secteur financier est-il une de vos cibles prioritaires ?

Frédérick Marchand : La finance joue un rôle clef, elle est centrale pour toutes les organisations, encore plus avec en ce qui concerne les critères ESG. La finance doit aussi gérer sa propre empreinte et le numérique représente plus d’un tiers de son empreinte carbone de fonctionnement. C’est pour cela que nous accompagnons les plus grandes banques et assureurs.